La Fournaise est une demoiselle très pudique, elle ne dévoile tous ses atours que très peu de temps dans la journée et très peu de jours dans l'année. Hier était un jour radieux, propice à l'observation, mais encore fallait-il aller la cueillir au saut du lit !
Pour y aller depuis Petite-Île il faut prendre la nationale et la suivre jusqu'au Tremblet en passant par Saint-Joseph (Le chantier du contournement de Saint-Jo est à l'arrêt, un tout petit pont de rien du tout aurait été construit légèrement trop bas empêchant les cachalots, gros camions verts transportant la canne à la saison de la coupe, de passer !!!...), Saint-Philippe, une heure et quart quand tout va bien. Nous la faisons régulièrement cette route, d'autant que la dernière partie est de toute beauté. Les cases, la végétation, la montagne, la mer, tout est splendide. Ces derniers jours nous y étions allés lundi soir pour le rouge de la coulée, mercredi après-midi pour la même coulée de jour et à chaque fois les nuages nous masquèrent le site. Le lundi ce qui était fantastique c'était le monde, des milliers de personnes venant comme nous à la tombée de la nuit pour le spectacle du volcan en éveil.
Mais hier, pour la première fois nous vîmes la Fournaise dans son ensemble... Époustouflant !
Dommage pour le raccord des couleurs, et encore je l'ai amélioré (le panorama, pas la photo), mais cela donne une idée de l'ensemble du site. Allez ! Un peu de géographie, la même image commentée.
La promenade consiste à prendre la route, la suivre doucement, s'arrêter tous les cents mètres et s'exclamer : "Putain, ce que c'est beau !"
Et l'éruption alors ? Pour observer le néo-cratère duquel s'échappe la lave en ce moment il faut aller au pas de Bellecombe puis suivre un sentier pendant une à deux heures et rejoindre le piton de Bert, ce que nous n'avons encore pas fait : le plus difficile étant de rejoindre le pas de Bellecombe à cause des embouteillages. Bien sûr, l'accès à l'enclos est complétement interdit pourtant ça me démange ! Depuis la route des laves ce n'est que la tête de la coulée que nous pouvons voir. Elle est à l'arrêt depuis deux jours, refroidie sur le dessus et continue de couler en dessous, formant ainsi les fameux tunnels de lave. Le trémor (on pourrait dire le bruit du magma qui remonte) indique aux volcanologues de l'ovpf (observatoire volcanologique du piton de la Fournaise) que 10m3 de lave sortent par seconde. C'est peu, mais c'est tellement...
Bref, la voici !
On voit, entre les deux bras un peu de végétation ! Une mamie touriste en balade à côté a dit : " C'est tout !" Comme quoi tout est relatif !
C'est grandiose !
Une autre vue depuis l'autre côté de l'enclos.
Le bémol de la visite, car il y en a un, ce n'est pas le temps, pas le volcan, pas le vert de la végétation ou le gris de la lave refroidie, pas non plus le bleu profond de l'océan indien mais bien le multicolore de la merde humaine. La route des laves, à chaque éruption est débaptisée, et devient la route des ordures... Et l'on ne peut incriminer touristes contre autochtones, z'oreil contre créoles, gâcher une telle beauté par un comportement aussi révoltant est vraiment dommage. Au passage, mauvaise pub pour les marques incriminées !
On a profité du temps pour compléter notre album photos quoique rapidement de petites corolles de blanc apparaissaient sur les sommets. Timide la Fournaise se parait de son habit de dentelle et quand nous la quittâmes, elle était vêtue des genoux à la tête ne gardant que ses pieds nus dans l'eau fraîche et bleue de l'Océan Indien.
Et pour terminer ce voyage au pied du volcan quelques panoramas...
A bientôt.